2024-2025, route Nationale 89, Bertrix (Libramont)
					
dimensions panneau : 470 x 450cm
					
dimensions images : 444 x 250cm
					
coordonnées GPS : 49°52'15.9"N 5°14'01.1"E
					
					
un projet de Caroline
									Delaville, Diego
									Wery, Arthur
									Delhaye
				
				
				
					Panneau N89 consiste en un vaste panneau de type publicitaire, placé au bord d'une route de
					campagne fréquentée et bordée de très nombreux autres panneaux de pub.
					L'objectif est de proposer un espace artistique original en milieu rural, de détourner en le
					rejouant un dispositif bien connu, l'omniprésent panneau publicitaire, afin de créer de la surprise
					dans le paysage quotidien de milliers d'automobilistes, une brèche dans l'horizon publicitaire, en y
					exposant des images au statut incertain.
				
				
					Inspiré de Panneau routier (2017) d'Arthur
					Delhaye, Panneau N89 a été mené en collaboration avec l'a.s.b.l la Renardière pour
					la construction du panneau, et a reçu la bourse Un futur pour la culture 2023-2024.
				
				
				
					L'image de Laure Winants, issue de la série
					Time Capsule, est le résultat d'une découpe de glace arctique posée sur un
					papier photosensible : les rayons solaires traversant l'éclat de banquise impriment ainsi le papier,
					et évoquent un écran dignement explosé.
				
				
				L'intervention de Caroline
				Delaville est un dessin au crayon de couleur délicat, une forme légère et
				mystérieuse qui semble flotter parmi les pâturages wallons comme un corps en suspension.
				
				
				
				L'image d'Arthur Delhaye est un collage
				monumental, à l'échelle du panneau (444 x 250cm), confectionné à partir d'affiches publicitaires, puis
				photographié et imprimé. La composition de l'image évoque les tableaux anciens de chutes des damnés et
				autres anges déchus. Chaque personnage semble sourire, béat, et chaque paire d'yeux a été minutieusement
				supprimée.
				
				
				
Au sujet de sa peinture "Moi sanglier", Diego Wery nous dit : 
J'ai abordé cette peinture par la question : que reste-t-il du sauvage ? Le mot sauvage vient du latin et voudrait dire simplement : en-dehors de l'agglomération. J'ai grandi dans la campagne du Brabant Wallon, qui est relativement urbanisée. Plus jeune, les Ardennes représentaient pour moi la partie sauvage de la Belgique. La peinture ''Moi sanglier'' est une mise en scène de moi-même à la recherche du monde sauvage, devant me déguiser en animal local pour m'en approcher. Ce que ce mot, sauvage, nous dit, c'est que le sauvage s'éloigne aussitôt quand on le pointe du doigt. Rechercher les parties sauvages est aussi absurde que vouloir les contrôler.
				
				
				
				La contribution d'Alexane Sanchez ne représente pas une scène, mais une tension : celle des forces qui traversent les vivants, entre domination et devenir, nous dit-elle. La laisse étrangle et sépare, l’abeille ouvre d’autres horizons : celui où la puissance n’est pas de contraindre, mais de relier.
Un monde se tisse là où les espèces se rencontrent. Sans maître, ni laisse : seulement des existences qui se croisent, des éclairs de vie qui rappellent que l’on respire les uns par les autres. Vivre, ce n’est pas tenir, c’est s’accorder aux forces du champ, inventer d’autres alliances, et reconnaître dans chaque être la part qui compose un agencement.
				
				
				
				L'ensemble de photos de Vincen Beeckman présente trois jeunes personnes migrantes qui, une fois leur situation légale jugée "en règle" au regard de la politique d'accueil/expulsion belge, se sont retrouvées en province de Luxembourg. Là, elles tentent d'établir leurs existences malgré les difficultés inhérentes à la migration, souvent accrues en milieu rural, que semble évoquer ce triptyque oscillant entre détermination, fatigue, et suspension dans l'inconnu. Ces portraits trônent ici, en grand, au sein du paysage wallon.